Il est plus de 19h, on entre enfin dans le pub.

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Il y a déjà pas mal de staff de chez nous (dés qu'il s'agit de faire la fête, ils sont là !). Ils ont déjà commandé leurs boissons et commencé même à boire. La salle est bruyante, ça parle de partout, la musique qui résonne derrière. Dans ce vacarme, je cherche ce beau visage pour lequel je suis prête à supporter tous ces désagréments.

Ca y est, je le vois, il est assis là, à côté de… Hunnigan ! Décidément, elle le colle bien trop celle là ! Je ne me suis même pas rendu compte qu'elle avait quitté les bureaux avant nous. On s'arrête devant les personnes qu'on connaît bien et avec lesquelles on travaille souvent, on les salue et on s'assied l'une à côté de l'autre. Mr Kennedy nous salue également, il est absolument magnifique ce soir. Un jeans noir avec un pull col roulé noir, ça lui va merveilleusement bien.

Je me commande un cocktail de fruits sans alcool et Meg se prend un Margarita. On papote avec les autres. Je ne suis pas très bavarde, mais par contre, Meg ne se retient pas, elle se lâche. A mon avis, c'est l'effet de l'alcool. Elle pose carrément ses questions à Mr Kennedy comme si c'était un copain de classe concernant sa dernière mission. Il lui répond aussi naturellement, c'est assez drôle et marrant, la façon dont il raconte, avec beaucoup d'humour et de sincérité. Moi je suis là, à les écouter rires aux éclats, à faire des commentaires…

De temps en temps, je croise le regard de Léon, ce regard si intense et comment dire… hypnotisant. Dés que nos regards se croisent, je change de direction tout de suite, je n'ai pas envie qu'il se doute de mes sentiments pour lui.

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Avec tous les fumeurs, l'air devient irrespirable à l'intérieur. Du coup, je préviens Meg et je sors prendre l'air un peu dehors. Les rues étaient sombres, j'admire l'architecture un peu particulière de ce quartier. Malgré la modernité du centre-ville de Raccoon, cette partie a été construite type vieux bâtiment.

En fait, l'actuelle Raccoon City serait plutôt la New Raccoon. Il y a quelques années, Raccoon City était une petite ville prospère grâce à l'implantation du géant pharmaceutique Umbrella Corp. Six ans auparavant, en 1998, un accident biologique s'est produit dans un des laboratoires d'expérimentation de celui-ci, le virus-G (encore en expérimentation) s'est échappé lors des expériences dans le Manoir Spencer et s'est répandu dans la ville de Raccoon. D'abord le personnel puis les habitants de Raccoon ont tous été contaminés un par un. Ainsi le virus les a mutés et on raconte qu'ils s'étaient transformés en zombies, des espèces de mort-vivants cannibales, avides de chair fraîche humaine. Incident dans lequel Léon S. Kennedy était impliqué et put s'en sortir vivant.

Le Gouvernement, n'ayant pas trouvé de solution au problème, a décidé de raser toute la ville. Ainsi, Raccoon City était rayée de la carte. Quelques années plus tard, elle a été reconstruite par des gens motivés, soit qui avaient du fuir cette ville auparavant ou bien des volontaires. Donc c'est une ville nouvelle, avec toutes les commodités : maisons, écoles, hôpitaux, magasins, parcs, commissariats, équipements de loisirs… Grâce ou à cause de cet incident, les Services Secrets ont été installés à Raccoon City.

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Comme je disais, les bâtiments de ce quartier sont construits type temps anciens. Ca donne un certain charme, c'est comme si une partie de la ville est restée intacte. C'est plutôt joli. J'admirais donc ces réverbères, ces allées de pavés quand soudain j'entends des pas qui viennent vers moi.

  • Léon : Vous connaissiez Raccoon City avant sa destruction ?
  • Moi (surprise) : Oh Mr Kennedy ?
  • Léon : Je vous dérange peut-être ?
  • Moi : Oh non pas du tout. Je trouve qu'il y a trop de fumée à l'intérieur et comme je ne supporte pas ça, je suis sortie prendre l'air.
  • Léon : Pareil, ça devenait étouffant dedans.
  • Moi : Vous ne fumez pas ?
  • Léon : Non.

Suit un instant de silence. Je ne sais pas trop quoi lui dire, nous ne sommes pas du même niveau socio-professionnel, il est censé être mon supérieur. Même si on n'est plus au bureau, j'aurai du mal à lui parler normalement, comme avec une personne de mon rang. Pourtant, lui, il n'a pas l'air mal à l'aise avec moi.

  • Léon : Vous n'avez pas répondu à ma question.
  • Moi : Pardon, vous vouliez savoir…
  • Léon : Je vous ai demandé si vous habitiez à Raccoon avant qu'elle ne soit rasée.
  • Moi : Non non, et je n'y habite toujours pas.
  • Léon : Ah, je pensais que vous étiez du coin.
  • Moi : J'aurai voulu, ça me ferait moins de trajet jusqu'au bureau. Et vous ?
  • Léon : Moi ?
  • Moi : Oui, vous habitez ici ?

Léon lève la tête vers le ciel. Cette nuit est magnifique, il y a beaucoup d'étoiles dans le ciel, la lune est en croissant, ce qui nous donne une lumière tamisée, avec l'éclairage faible du réverbère de la petite allée. C'est un cadre romantique, les bonnes personnes sont là - mais qu'est-ce que je raconte moi - Je délire complètement.

  • Léon : J'ai pris un appartement dans le centre-ville.

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Il dit ça d'un air pensif, je me retourne pour le voir. Cette lumière tamisée rend son visage encore plus beau. On dirait un prince surgi de nulle part, en pleine nuit. Je veux que cet instant dure une éternité, rien que lui et moi, sur cette place de pavés, que du bonheur.

  • Léon : Tout a commencé ici à Raccoon City, cette ville a complètement changé ma vie pour toujours. Je ne serai jamais ce que je suis aujourd'hui sans elle.
  • Moi : Je comprends. Vous avez décidé de vous installer ici ?
  • Léon : Oui. De plus, comme je suis affecté aux Services Secrets et à Monsieur Graham, je pourrais être amené à travailler avec vous très souvent, enfin avec vos services je veux dire.
  • Moi : Ce sera un plaisir pour nous de travailler avec vous Mr Kennedy.
  • Léon : Appelez-moi Léon s'il vous plaît. A chaque fois que j'entends Kennedy, ça me rappelle le triste destin de la famille Kennedy.
  • Moi : Je n'oserai pas.
  • Léon : Vraiment j'insiste.

Je ne peux pas résister à ces yeux. Qu'ils sont magnifiques, je pourrais passer des heures à les contempler.

  • Léon : Reena !
  • Moi : Oui Mr Kennedy.
  • Léon : Vos yeux sont magnifiques.
  • Moi : Pardon ?
  • Léon : J'ai rarement vu des yeux clairs sur une personne mâte. Je dois avouer que c'est plutôt joli.

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Merde et merde, il est en train de me complimenter, sur mes yeux ! Alors que je suis en train de me dire que les siens sont trop beaux. Qu'est-ce que je vais dire ?

  • Moi : Merci Monsieur-
  • Léon : Léon
  • Moi : Je ne peux pas.
  • Léon : Vous êtes plutôt du genre têtue n'est-ce pas ?
  • Moi : Euh… Non ! Oui ! Enfin…

Il s'éclate de rire, un fou rire que je ne comprends pas trop. Se moque-t-il de moi ? Si c'est le cas, ce n'est pas drôle. Ma situation est déjà assez compliquée, je suis follement amoureuse de mon supérieur, qui en plus, me demande de l'appeler par son prénom, et pour finir, la cerise sur le gâteau, me trouver toute seule avec lui dans un cadre romantique. Je ne devrais pas me plaindre mais plutôt me réjouir, tout le monde n'a pas cette chance. Je me perds dans mes pensées, tandis que la porte du pub s'ouvre encore.

  • Hunnigan : Aaaaaaaaaah Léééééééééon, que fais-tu là ? On se demandait où tu étais ?
  • Léon : Oula je crains qu'elle ne supporte pas bien l'alcool. Et depuis quand elle me tutoie ?

Je vois pour la première fois, Ingrid Hunnigan, ma responsable, complètement saoule. Je ne savais pas qu'elle ne supportait pas l'alcool. Elle s'avance en titubant vers Léon.

  • Léon : Sa démarche me rappelle de bien mauvais souvenirs !

Dés qu'elle est suffisamment proche de Léon, celui-ci l'attrape avant qu'elle ne s'effondre par terre. Elle perd connaissance et Léon la tient solidement en tenant son bras sur sa propre épaule.

  • Léon : Reena, s'il vous plaît, pouvez-vous prévenir les autres que je dépose Ingrid chez elle, parce qu'elle ne se sent pas bien et que je rentre après ?
  • Moi : Oui bien sûr, n'ayez crainte, je transmets le message.
  • Léon : Merci bien. J'espère que vous avez passé une bonne soirée malgré le bruit et les fumées. Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour discuter mais je suis sûre qu'on aura d'autres occasions. Je suis en congés ce soir, je pars à l'étranger pour trois semaines pour me changer les idées, après le cauchemar de la dernière mission. Je ne reviens que dans un mois, je vous souhaite en avance de joyeuses fêtes de fin d'année. Bonne fin de soirée Reena.

Ah oui c'est vrai, il part en congés ce soir. Mince, ça veut dire que je ne pourrais pas le voir pendant un mois entier, ça va être très long. J'ai déjà les yeux larmoyants, mais il ne faut pas que je les lui montre, surtout qu'il me regarde chaque fois, droit dans les yeux quand il me parle, c'est déstabilisant.

  • Moi : Merci L-
  • Léon : Allez-y, la suite !
  • Moi : Mr Kennedy, je vous souhaite également de très joyeuses fêtes de fin d'année. Passez de bonnes vacances et revenez-nous en forme.
  • Léon : Bon tant pis, j'abandonne. A l'année prochaine Reena.
  • Moi : Au revoir Mr Kennedy.

Après ça, il monte dans sa décapotable (mais cette fois il a remis le toit, avec le froid qu'il fait) en prenant bien soin de mettre Hunnigan sur le siège passager avec la ceinture. Il me fait un signe de la main avant de quitter définitivement le parking du pub. Je fais de même et rentre à l'intérieur pour transmettre la commission de Léon.

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A l'intérieur, il y a tellement de fumées qu'on ne voit pratiquement pas les personnes. Après un tour d'horizon, je les retrouve finalement. Je ne suis pas très à l'aise pour faire ce genre de discours et devant beaucoup de gens mais je dois le faire.

  • Moi : Excusez-moi, votre attention s'il vous plaît. Mlle Hunnigan ne se sentait pas bien, donc Mr Kennedy a du la raccompagner et il rentre directement après. Il vous transmet ses remerciements pour votre présence ici ce soir et vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année. Merci pour votre attention.

Ouf, j'ai fini, j'avais hâte. En plus, je n'ai même pas bafouillé. Beaucoup de personnes ne me connaissent pas, puisque ça ne fait pas si longtemps que je travaille dans les Services Secrets mais bon, le message est passé. Je suis vraiment contente que ce soit moi qui transmette ce message.

  • Un des gars : Eh tu connais cette petite toi ? Elle est mignonne.
  • Un autre : Non, pas vraiment, apparemment elle bosse avec Hunnigan.
  • Un autre : Pas de chance de bosser avec cet énergumène, Hunnigan ne doit pas lui faire de cadeau !
  • Un autre : C'est clair, pauv' chérie !

Je crois qu'ils sont complètement saouls. Ils commencent à raconter tout et n'importe quoi. Ca craint, il vaut mieux filer d'ici.

  • Un gars : Eh je suis sûr que Kennedy va se taper Hunnigan ce soir !
  • Un autre : Remarque, elle n'est pas mal physiquement, il vaut mieux coucher avec elle quand elle est saoule !
  • Un autre : T'as raison, c'est pas le genre de meuf avec qui on doit s'amuser au lit !
  • Un autre : Et comment ! C'est pour ça qu'elle est encore célib' !
  • ...

Je constate qu'elle n'est pas très appréciée majoritairement. C'est normal, elle n'est jamais souriante, elle est toujours sérieuse, et elle ne parle que boulot, bonjour la vie sociale dans le service.

Sans tarder, je tire le bras de Meg, on salue tout le monde et on sort d'ici le plus vite possible. Il est presque 22h, on doit encore prendre le train pour rentrer à la maison, il vaut mieux ne pas trop trainer quand on est deux filles. Heureusement, Meg n'est pas saoule, et peut tenir une conversation à peu près normale.

Arrivée à la maison, je prends une douche tout de suite, mes cheveux et mes vêtements sentent la fumée de cigarettes, que je ne supporte pas. Ce soir, je n'ai même pas faim, on a à peine mangé quelques apéritifs tels que cacahuètes, pistaches, chips, du coup je pars me coucher le ventre vide.

Le lendemain, samedi, je fais tranquillement la grasse matinée. Ca fait du bien ! Vers midi, je prends mon petit déjeuner en regardant la TV. Ensuite, je prends mon sac à dos avec quelques affaires. Ce week-end, je pars chez mes parents. Je me dirige vers la gare, qui n'est pas très loin de chez moi.

Sur le chemin, je m'arrête devant un café. Je crois reconnaître une personne.


Fin du Chapitre 3. A suivre…