Il ne me laisse même pas finir ma phrase qu’il presse ses lèvres contre les miennes. C’est si agréable que je n’ai pas envie de le repousser. Ses lèvres sont toutes douces, avec un goût sucré (sûrement du caramel qu’il a mangé au cinéma). J’ai presqu’envie de lui lécher les lèvres tellement c’est bon.

Après quelques secondes, il s’éloigne doucement, tandis que je reprends ma respiration. Je ne réalise pas encore que Léon S. Kennedy m’ait embrassée. Même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas qu’il fasse le premier pas. Je suis aux anges.

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  • Léon : Alors ? Vous n’avez pas répondu à ma question. On peut rester enc-
  • Moi : Si ça ne vous dérange pas Mr Kennedy, je vais rentrer.
  • Léon : Et si ça me dérange ?
  • Moi : Je vais y aller quand-même.
  • Léon : Donc je n’ai pas le choix ?
  • Moi : Mr Kennedy, vous savez que je vous trouve formidable, vous êtes l’homme le plus merveilleux qui soit sur cette terre, mais-
  • Léon : Encore un « mais » !
  • Moi : Mr Kennedy.
  • Léon : Désolé, je n’ai pas attendu votre réponse, j’espère ne pas vous avoir brusquée.
  • Moi : Non pas du tout, mais j’ai envie d’avancer doucement. J’ai déjà eu ma dose d’émotions pour ce soir. Je suis sûre que vous me comprenez !
  • Léon : Oui bien sûr, je suis désolé !
  • Moi : Vous n’avez pas à être désolé, c’est plutôt à moi de m’excuser Mr Kennedy. Je m’en veux d’être aussi sensible, et de ne pas pouvoir faire plus de choses.

Mon visage est toujours tourné vers lui, les yeux baissés. Léon pose sa main sur ma joue.

  • Léon : Je n’ai pas envie que vous pleuriez, vos beaux yeux seront gâchés. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Allez-y.
  • Moi : Vous ne m’en voulez pas hein ? Mr Kennedy ?
  • Léon : Bien sûr que non, qu’allez-vous imaginer ?
  • Moi : Merci beaucoup.

Je descends de la voiture. Je me retourne une dernière fois pour voir ce beau visage. Et dire qu’il attendait plus qu’un simple baiser. Il est… comment dire… entreprenant et rapide ! Même si je l’ai freiné, mon cœur ne refusait pas. Malheureusement, j’ai un passé qui m’a traumatisée et qui me torture toujours et encore jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai jamais été soignée, si bien qu’il me reste encore des séquelles, que j’ai du mal à oublier.

  • Léon : Hé Reena !
  • Moi : Oui.
  • Léon : Vous me manquerez demain.
  • Moi : Vous aussi.
  • Léon : Donnez-moi quelque chose qui me ferait penser à vous.
  • Moi : Je n’ai rien sur moi.
  • Léon : Si, réfléchissez.

Je m’approche du côté de sa portière, je lui fais un bisou sur la joue et je m’en vais.

  • Léon : C’est tout ?
  • Moi : C’est déjà beaucoup pour moi. Bonne soirée Mr Kennedy.
  • Léon : Mouais. Vous êtes vraiment bizarre. C’est vraiment tout ce que vous pouvez donner à l’homme le plus formidable de la terre ?
  • Moi : Non ! Pour vous, je donnerai ma vie, demandez-la moi, je vous la donnerai quand vous voulez.
  • Léon : Je ne vous demande pas tout ça !
  • Moi : Rentrez chez vous Mr Kennedy, sinon vous serez fatigué demain.
  • Léon : Merci de vous inquiéter pour moi, mais je suis assez résistant, je peux encore tenir quelques heures !
  • Moi : Moi j'ai sommeil. J’y vais. Au revoir Mr Kennedy.
  • Léon : Bonne soirée Reena.

Il démarre la voiture. Quand je regarde par la fenêtre de mon appartement, il n’est plus là. Je suis rassurée.

Je n’en reviens pas, indirectement je lui ai avoué mes sentiments. Comment est-ce que j’ai fait ça ? Des fois, je m’étonne moi-même. En tout cas, une chose est sûre, qu’est-ce qu’il embrasse bien, c’est ce que j’appellerai un baiser viril ! Bon j’avoue, je ne suis pas super bien placée pour comparer les baisers, c’est seulement mon deuxième, mais celui de Léon n’a rien à avoir avec mon précédent. J’ai presqu’envie de ne me jamais laver la bouche, mais bon, ce n’est pas possible. J’attendrai patiemment le prochain baiser de mon prince.

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Cette nuit, je dors comme jamais, aussi profondément qu’un mort. Rien ne pourrait me réveiller, sauf… eh bien le réveil, qui sonne d’ailleurs. Pourquoi la nuit est-elle si courte ?

Je me lève, la tête complètement dans le coltar. Une bonne douche pour me réveiller et c’est parti pour la journée de travail.

J’arrive au bureau pas tout à fait réveillée. Je me trompe déjà dans le code d’entrée, heureusement que la seconde fois c’est la bonne. Meg est déjà à sa place, en train de surfer sur internet.

Au moment où je vais m’asseoir, Hunnigan m’appelle dans son bureau. Je me rends de suite. Elle me donne des tonnes de recherches à faire, sur des personnes, des compagnies, sur tout et n’importe quoi. Tout ça en plus sur un délai très court. On est vendredi et elle les veut pour lundi. Même si je bosse de tout le week-end, je n’aurai pas beaucoup d’informations. Pourquoi une telle urgence ?

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  • Moi : Je crains que le délai soit un peu court pour tous ces dossiers Mlle Hunnigan !
  • Hunnigan : Vous n’avez pas le choix Reena. C’est une mission ultra-importante. J’ai besoin de ces infos pour lundi absolument.
  • Moi : Mais cela veut dire que je n’ai qu’une journée pour faire tout ça, c’est impossible.
  • Hunnigan : Rassurez-vous, vous pourrez venir bosser le week-end, je ne suis pas si ignoble.

Ignoble ? Sale garce ! Bien sûr qu’elle l’est ! Comment ça, me rassurer, « vous pourrez venir bosser le week-end ! » ? Elle croit que je n’ai que ça à faire. J’ai déjà un tas de projets ce week-end. J’allais appeler Léon pour qu’on s’organise un petit week-end ensemble, me faire pardonner pour hier soir. C’est mega important. Et cette chienne (pardon pour l’expression !), elle veut que je gâche tout mon week-end pour sa gueule, elle a rêvé.

  • Moi : Mais j’ai déjà prévu des projets ce week-end.
  • Hunnigan : Annulez-les, je ne vois pas trop comment vous pourrez obtenir toutes ces infos en un jour. J’appelle la sécurité pour qu’elle vous donne accès aux bureaux ce week-end.
  • Moi : Très bien !

Je la hais, je la hais ! Ca n’a jamais été l’amour entre nous mais là elle m’énerve, je vais la tuer. Si j’avais un couteau sur moi là, je lui planterai en plein cœur. C’est encore mieux si elle agonisait, je la verrai souffrir et mourir à petits feux pour tout ce qu’elle m’a fait subir !

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Je suis une fille de nature gentille, généreuse et sociable. Mais il ne faut pas non plus abuser de ma gentillesse. Je ne sais pas dire non et j’essaie d’être le plus serviable possible avec les gens. Je suis naïve en pensant que tout le monde soit comme ça. Je sais le nombre de fois que Hunnigan nous a volé la vedette alors que l’essentiel du boulot est fait par Meg et moi. Que ce soit Meg ou moi, on ne s’est jamais plaint de ça, on pense qu’elle a du passer par là pour, à son tour, devenir responsable du service. Mais bon il y a des limites à tout. Si elle continue ainsi, un jour, je vais lui dire haut et fort ce que je pense d’elle.

Je sors de son bureau, très en colère. Je pose les feuilles de directives qu’elle m’a données sur le bureau de façon bruyante et je m’assieds.

  • Meg : Eh calmos, qu’est-ce qui t’arrive ?
  • Moi : Attends, t’es sur internet là ?
  • Meg : Bah oui, je n’ai rien à faire !
  • Moi : Comment ça ? Hunnigan m’a donné tout ça, et à faire pour lundi absolument.
  • Meg : Ah ouais ? Elle ne m’a rien dit.

Meg regarde les dossiers, elle ne comprend pas pourquoi j’ai autant de travail tandis qu’elle, elle n’a rien à faire.

  • Meg : Tu n’y arriveras jamais pour lundi. Tu lui as dit ?
  • Moi : Oui mais elle n’a rien voulu savoir. Le pire, c’est c’est qu’elle veut que je vienne bosser ce week-end !
  • Meg : C’est bizarre tout de même, elle ne m’en a pas du tout parlé. D’habitude, les gros dossiers, elle distribue à toutes les deux !
  • Moi : Je n’en sais rien. Et franchement, j’ai prévu pleins de trucs à faire ce week-end, elle a tout gâché.
  • Meg : Mouais, c’est pas sympa de sa part.

Hunnigan s’arrête devant nous.

  • Hunnigan : Reena, avez-vous commencé ou pas ? Chaque seconde est comptée.
  • Moi : Oui oui, j’y vais.

Commence ma terrible journée. Je n’ai même pas le temps d’aller aux toilettes, consulter si j’ai des messages sur mon portable. J’ai envie de pleurer !

A midi, je mange à mon bureau, un sandwich vite fait. Le soir, je quitte vers 21h. Je suis morte, mon cerveau est complètement ramolli, je ne sens plus mes jambes, à force de faire des allées retours entre mon bureau et la salle d’archives, mes mains affaiblies.

Je rentre chez moi, je n’ai même pas la force de me déshabiller et encore moins de manger. Je m’allonge sur le clic-clac et m’endors.

J’ouvre les yeux, on est déjà le matin. Mince, je dois me préparer pour aller au bureau. C’est samedi mais je bosse tout le week-end. J’avais complètement zappé. Je prends vite fait ma douche et mon petit déjeuner (j’ai la dalle, j’ai rien avalé hier soir, mon dernier repas est ce sandwich au fromage hier midi). Je n’ai même pas regardé mon portable de toute la journée d’hier. En chemin, je sors donc mon téléphone, deux messages de Léon. La première : « Hé finalement votre bisou s’avérait tt de mm efficace, je n’ai pas arrêté de penser à vs et me dire que vs étiez 1 fille trop bizarre lol ! ». Sacré Léon, il a toujours autant d’humour. Le deuxième : « Ne le prenez pas mal, être bizarre, ça peut être positif aussi ! Sinon vs faites quoi ce we ? Appelez-moi en fin de soirée. Bisous ».

Ah mon bébé, j’aimerai tellement que tu sois près de moi, que tu me fasses pleins de câlins ! Quelle galère, tout ça à cause de cette conne de… Je vais quand-même lui répondre. « Bjr Léon, dsl de ne pas vous avoir répondu hier, j’étais débordée. Je bosse tt le week-end. Dsl. Bon WE. Bises »

J’arrive au boulot, il est 9h30, je me mets tout de suite au travail. Plus tôt je commencerai, plus tôt je finirai. Il y a une chose que je trouve étrange. D’habitude, Meg me propose toujours si j’ai besoin d’aide ou d’un coup de main, mais hier, elle était plutôt froide. Elle n’a pas trop insisté, je me demande pourquoi ? Je ne lui ai pourtant rien dit et rien fait. De toute façon, je n’ai pas le temps de cogiter à ça pour l’instant, je dois me concentrer sur ces dossiers.

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Il n’y a quasiment personne dans les bureaux, quelques informaticiens et encore quelques employés que je ne connais pas vraiment. Il est midi, mais je n’ai même pas envie de bouffer, tellement je suis plongée dans ce tas de papiers que j’aimerai finir le plus tôt possible pour pouvoir rentrer chez moi.

J’ai laissé mon portable sur le bureau au cas où, vu que je n’ai pas Hunnigan pour me surveiller. J’espère juste que Léon m’enverra quelques messages pour me réconforter et que je sente sa présence près de moi. Tiens justement, voilà un message. Il est déjà réveillé ?

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La semaine il est agent secret et le week-end, il fait parti de l’AUT, je comprends qu’il n’ait pas beaucoup de temps à lui pour se détendre. Je suppose que les autres doivent être pareils, un job officiel la semaine et officieux le week-end. Je ne sais pas comment ils font, je me plains déjà pour les rares week-ends que je bosse. Je pense que je ne pourrais pas le voir avant mardi, et encore s’il passe au bureau la semaine prochaine. Ca va être l’enfer. Je ressens encore son baiser d’hier soir (pourtant je me suis lavée depuis), c’est une soirée inoubliable.

Je ne vois pas la journée passer, j’ai pas mal avancé sur les dossiers. Par contre, là je commence à ne plus rien voir. Mes yeux ne sont plus en face des trous, donc j’emballe pour aujourd’hui, c’est déjà bien, demain, je pourrais quitter plutôt. Il est 19h, dehors il fait déjà sombre, les jours raccourcissent vite en hiver. Heureusement le printemps arrive bientôt.

Je sors des locaux, je vois la décapotable de Léon. Mais qu’est-ce qu’il ferait là ? Je dois être sûrement en train de rêver, à force de penser à lui, je le vois partout. Enfin, il n’y a que sa voiture, lui n’est pas là. J’avance vers le véhicule pour voir à l’intérieur, personne.

  • Léon : Bonjour mademoiselle. Je peux vous déposer ?

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Ce n’est pas mon imagination, c’est vraiment lui. J’ai envie de lui sauter au cou mais je ne le ferai pas, je suis bien trop timide.

  • Moi : Vous ? Que faites-vous ici Mr Kennedy ?
  • Léon : Je ne sais pas. Je passais dans le coin, il y avait un fleuriste, je me suis dit, tiens je vais prendre ça, les femmes aiment toutes les fleurs.

Et il me tend un bouquet de roses bordeaux. Il est vraiment chou, j’ai envie de pleurer tellement je suis émue.

  • Léon : Hé qu’est-ce qui ne va pas, vous pleurez ?

Je cours me blottir sur lui, je n’ai pas pu me retenir, il est si adorable. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que sa présence. Et il est là, avec des fleurs, ça me touche beaucoup. Je reste un instant comme ça, je sens son cœur battre, la chaleur de son corps, son parfum si léger. Je m’en fiche de savoir si quelqu’un nous voit, tout ce qui compte pour le moment, c’est que je sois avec lui, et rien d’autre.

  • Léon : Reena, je n’aimerai pas que vous ayez les yeux rouges à cause de moi.
  • Moi : Ce n’est pas de votre faute, c’est sorti tout seul !
  • Léon : Vous avez l’air fatigué, vous voulez rentrer ?
  • Moi : Oui.

Il me conduit chez moi. Je descends de la voiture, mais je vois que lui reste dedans. Je réfléchis un instant.

  • Moi : Voulez-vous monter à l’appart ?
  • Léon : Vous êtes sûre ?
  • Moi : Ca me ferait vraiment plaisir.

Il me sourit, et descends du véhicule. On marche côte à côte, de temps en temps, le dos de sa main touche la mienne. C’est impressionnant, sa main est vraiment grande par rapport à la mienne (on m’a toujours dit que j’en avais des toutes petites).

  • Léon : A quel étage ?
  • Moi : Le dernier, 3ème.

J’ouvre la porte et avance la première. Il me suit, de très près même.

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  • Moi : Je suis désolée, je n’ai pas eu le temps de ranger, surtout ces derniers temps.
  • Léon : C’est pas un problème pour moi.
  • Moi : Enfin pour moi si, vous faire entrer la première fois dans mon appart en désordre comme ça !
  • Léon : Au moins, je vois le paysage au naturel !
  • Moi : Très drôle ! Vous savez que c’est une des choses que j’apprécie chez vous ?
  • Léon : Quoi ? Le fait que j’aime le désordre ?
  • Moi : Non, votre humour constant !
  • Léon : Eh bien, ça a déjà énervé certaines personnes !
  • Moi : Ca ne pourra jamais arriver avec moi !
  • Léon : Je ne suis pas certain.
  • Moi : Si si ! Donnez-moi quelques minutes, je vais ranger un peu.
  • Léon : Si je peux vous aider !
  • Moi : Non ça va aller. Il n’y a vraiment pas grand chose.
  • Léon : N’hésitez pas en tout cas !

Il sort sur le balcon, regarde dehors, tandis que je me dépêche de remettre les objets en place et passer un petit coup d’aspirateur.

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Dés que j’ai fini, je me lave vite fait et me refais une petite beauté. J’avais une tête horrible, je ne me suis pas repoudrée avant de quitter le bureau (je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne).

  • Moi : Mr Kennedy, que voulez-vous manger ?
  • Léon : C’est quoi votre spécialité ?
  • Moi : Je n’en ai pas, je ne suis pas un cordon bleu, j’ai appris à cuisiner dans le tas et ce n’est pas encore au point.
  • Léon : Au moins, personne n’en est morte ?
  • Moi : Jusque là non, mais sait-on jamais !
  • Léon : N’importe, tant que c’est fait maison. J’en ai un peu assez des restos ! Donc peu importe, même des trucs légers, ça me va !
  • Moi : Vous n’êtes pas difficile vous au moins !
  • Léon : Reena, je peux vous demander une faveur ?
  • Moi : Oui, demandez-moi ce que vous voulez.
  • Léon : Je peux vous tutoyer ? Je trouve que le « vous » est un peu distant.
  • Moi : Oh ça ! Aucun problème !
  • Léon : Et aussi, tu peux m’appeler Léon et me tutoyer ?
  • Moi : Hmmmmmm…
  • Léon : Allez, sois sympa Reena. Si tu ne le fais pas, je ne le ferai pas non plus.
  • Moi : Je vais essayer.
  • Léon : Cool. Alors que mange-t-on ?
  • Moi : Ca v- euh non, ça te dit des nouilles chinoises aux légumes et aux crevettes ?
  • Léon : Pourquoi pas ! Je peux faire quelque chose ?
  • Moi : Oh oui ! Tu ouvres le frigo, tu sors des tomates, des carottes, des oignons, des poivrons, quelques piments et si tu peux les éplucher et couper s’il te plaît.
  • Léon : Bien chef.

Il exécute tout de suite ce que je lui ai dit. Il est trop mignon. Est-ce le même Léon S. Kennedy qui travaille en tant qu’agent secret ? Il montre tellement de tendresse et d’affection, que j’ai peur que le moindre faux pas me soit fatal. Je l’aime de plus en plus, encore plus que ma vie je crois.

  • Léon : Aie, satané de couteau !

Mince il s’est coupé, je cours et je mets son doigt dans ma bouche. C’est un réflexe qu’on m’a appris dans la famille, dés qu’on se coupe un doigt, on suce le sang pour stopper l’hémorragie. Ceci dit, c’est la première fois que je fais ça sur le doigt de quelqu’un d’autre.

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  • Léon : Hé ce n’est rien, j’ai connu bien pire !
  • Moi : Fais attention Léon ! Tu peux te blesser !
  • Léon : C’est pas un couteau minable qui pourrait me blesser !
  • Moi : Ne prends pas ça à la légère !
  • Léon : Si je te disais que pendant la mission en Espagne, j’ai failli, à plusieurs reprises, me faire décapiter par une tronçonneuse !

Je lâche son doigt et je le serre très fort dans mes bras, mon visage blotti sur son t-shirt.

  • Léon : Hé ça va ? Reena ? Ouh hou ?

Il m’écarte doucement de lui et approche son visage tout près du mien.

  • Léon : Jésus ! Mais qu’y a-t-il ? Il ne faut pas te mettre dans cet état, je suis encore en vie !

Mes larmes coulent à flot sans que je puisse contrôler quoique ce soit. Je ne peux imaginer Léon mourir, même si on devra tous passer par là un jour. S’il a une autre mission comme celle de l’Espagne, je pense que mon cœur ne tiendra pas, je pourrais mourir de stress.

  • Moi : Ne me dit jamais une chose pareille, même pour plaisanter !
  • Léon : Ok ok, je ne dirais plus rien ! Allez, calme-toi !
  • Moi : Laisse, je vais couper le reste.
  • Léon : Je te promets, je n’ai rien, je peux continuer !
  • Moi : Non, je ne veux pas !
  • Léon : Ok, dans ce cas, donne-moi quelque chose d’autre à faire.
  • Moi : Il n’y a plus rien à faire là tout de suite.
  • Léon : OK.

Avant de continuer la suite, je désinfecte son doigt et lui mets un bandage. Il s’assied sur le clic-clac et regarde les informations à la TV. Je prépare tranquillement mes nouilles en attendant. J’ai vraiment l’impression qu’on est marié, c’est amusant. De temps en temps, je jette un œil dans sa direction, lui pareil.

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  • Léon : Tu me surveilles ?
  • Moi : Non.
  • Léon : Ouais ouais, alors pourquoi tu te retournes hein ?
  • Moi : Pour rien.
  • Léon : Menteuse !
  • Moi : Non, je ne mens jamais !
  • Léon : Alors dis-moi pourquoi tu me regardes aussi souvent ?
  • Moi : Parce que !
  • Léon : Parce que quoi ?
  • Moi : Parce que tu es beau comme un prince, tu sais, comme dans les rêves des jeunes filles !

Il s’éclate de rire, il n’arrive pas à s’arrêter.

  • Moi : Je savais, c’est pour ça que je ne voulais pas le dire !

Il se lève et s’approche de moi. Il se met derrière et m’enlace au niveau de la taille. Ca m’a surprise mais je suis contente, je suis bien comme ça.

  • Léon : T’as presque fini, j’ai faim ?
  • Moi : Oui, il ne reste plus qu’à ajouter les légumes. C’est vite fait après, la cuisson est rapide.
  • Léon : Chouette. En tout cas, ça sent bon !
  • Moi : J’espère qu’elles seront bonnes.
  • Léon : C’est pas grave, sinon je te mangerai !
  • Moi : Hein ? Quoi ? Je ne savais pas que tu étais cannibale ?
  • Léon : J’ai trop traîné avec les zombies je crois bien, j’ai été contaminé.
  • Moi : De toute façon, je ne serai pas très bonne, j’ai le diabète.
  • Léon : Tu es diabétique ?
  • Moi : Oui, mais je suis traitée, t’inquiète pas.
  • Léon : Ca ne se voit pas. Ca ne te manque pas trop les sucreries ?
  • Moi : Si un peu, de temps en temps j’en prends, je me fais plaisir. Sinon on ne vit plus.
  • Léon : Attention aux excès !
  • Moi : Je me contrôle monsieur !

Il met chacune de ses mains sur ma taille.

  • Léon : C’est ce qu’on dit. Et ça qu’est-ce que c’est ?
  • Moi : Ca s’appelle des poignées d’amour !
  • Léon : Je vois ça.
  • Moi : Tu peux te pousser s’il te plaît ?
  • Léon : Ouais, c'est bientôt prêt.
  • Moi : Oui, j'ajoute les légumes dans le wok et c'est bon.

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Il enlève ses bras et se pousse. Dans le wok, où les crevettes ont été cuites, j’ajoute les nouilles et les légumes avec un peu d’épices comme le curry, des feuilles aromatiques. Pour finir, je laisse mijoter.

  • Moi : On pourra manger dans dix minutes.
  • Léon : Cool !

En attendant, je prépare la table. Je passe un coup de chiffon, je mets les sets de table, les couverts, les verres et les serviettes. Mince, je n’ai pas de bougies ! Ce n’est pas grave ! Ce n’est pas mal comme ça. Ca fait longtemps que je n’ai pas fait autant d’effort pour un dîner. Il me vient une idée. Je me souviens qu’on n’a pas d’entrée. Comme j’ai encore des tomates et de la mozzarella, je vais les utiliser pour composer une entrée.

Je sors deux grosses tomates et de la mozzarella. Je les coupe en rondelles, je mets chaque tranche de tomate sur la tranche de mozzarella. Voilà mon entrée de fortune. Léon ne remarque rien, il est absorbé par le journal télévisé.

Pour le dessert, je ne sais pas ce que je peux faire. Je vérifie mon congélateur, il me reste un peu de glace en bac. Héhé, je sais ce que je vais faire. Je suis sûre que ça lui plaira. Tant qu’il ne fait pas attention, je vais profiter pour le faire, ce sera une surprise.

Je prends deux petites assiettes, où je mets deux boules de glace à la vanille avec au milieu une boule de glace à l’abricot (j’adore ça !). Je coupe deux bananes en deux dans le sens de la longueur. Je place une tranche sur chaque côté des boules de glace. Ensuite je sors de mon placard ma tablette de chocolat que j’ai gardée pour mes périodes de déprime. Je le fais fondre dans une casserole. J’ouvre mon frigo, j’en étais sûre, je n’ai pas de crème chantilly. Normal, je ne m’en raffole pas, j’en achète que rarement. Tant pis, ce sera sans chantilly, c’est dommage, c’est meilleur avec. Je mets les deux assiettes avec les glaces et les bananes dans le frigo. Je laisse la casserole de chocolat fondu pour l’instant refroidir.

  • Moi : Léon, on peut manger !
  • Léon : J’arrive !

Il éteint la TV et s’assied en face de moi. Un dîner en amoureux chez moi, rien que Léon et moi, le paradis sur terre quoi !

Je sors les assiettes des entrées du réfrigérateur et la mets devant Léon. Il est surpris, je suis contente, j’espère qu’il aimera tous ces efforts que j’ai faits pour lui, malgré une dure journée de travail.

  • Léon : On a même droit à une entrée, c’est royal !
  • Moi : J’ai fait ça avec les moyens du bord, j’espère que tu aimeras.
  • Léon : Si ça vient du cœur, ce sera forcément bon.
  • Moi : Tu me diras ça quand tu l’auras goûtée !

Je sors la bouteille de coca zéro de mon frigo, que je mets sur la table.

  • Moi : Par contre, je n’ai pas grand chose à boire, de l’eau ou du jus d’orange ou du coca zéro !
  • Léon : Super, le coca zéro, avec 0 sucre et 0 calorie, c’est tout bénef !
  • Moi : Bah oui, qu’est-ce que tu crois ?
  • Léon : Ca fera l’affaire, t’inquiète.

On attaque l’entrée, j’ai toujours le cœur un peu serré. S’il n’aime pas ça, je serai mal.

  • Léon : C’est pas mal, c’est tout frais.
  • Moi : Tu aimes bien ?
  • Léon : Oui, c’est bon.

On finit l’entrée. Je lui sers le plat des nouilles.

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Il commence à manger. Je ne me souviens pas de lui avoir demandé s’il aimait les spécialités chinoises. Enfin, ce sont des nouilles chinoises mais cuisinées à l’indienne (à ma sauce quoi !).

  • Léon : Après tu dis que tu ne sais pas cuisiner.
  • Moi : C’est bon ?
  • Léon : C’est délicieux. Ca fait combien de temps que je n’ai pas mangé de plats fait maison ! Ca fait vraiment du bien, je te jure.
  • Moi : Je suis contente. Je ne réussis pas souvent mes plats. Heureusement que ça a marché cette fois ! C’est sûrement parce que j’ai mis tout mon amour pour le faire.
  • Léon : Il faut que tu sois plus confiante Reena.
  • Moi : Je sais mais je ne suis vraiment pas douée en cuisine. Ma mère me le dit souvent.
  • Léon : Je suis sûre que tu es difficile envers toi-même.
  • Moi : Peut-être mais j’ai déjà eu des commentaires, comme quoi que c’était pas terrible.
  • Léon : En tout cas, tes nouilles sont très bonnes, et c’est sincère.
  • Moi : Merci Léon.
  • Léon : C’est moi, je te remercie pour cet excellent dîner. En plus, je n’ai même pas pu t’aider.
  • Moi : Le fait que tu sois ici déjà, c’est beaucoup pour moi.
  • Léon : C’était tellement bon que j’ai trop mangé !
  • Moi : Tu as quand-même une petite place pour le dessert ?
  • Léon : Ah non, c’est plein ! Je ne peux plus rien avaler là. Ce que je te propose, on digère tout ça tout doucement. Le dessert, on le prendra tout à l’heure.
  • Moi : Bonne idée.

On range la table. Il insiste pour faire la vaisselle mais je refuse car comme il s’est blessé au doigt et qu’il a les bandages, je la fais moi-même. Je n’aime pas dire ça, mais je crois bien que c’est un garçon parfait. Il est beau, intelligent, gentil, attentionné, serviable, galant, riche et je peux continuer ainsi la liste.

Je ferme les stores et les rideaux. Après tout ça, je suis épuisée, je m’asseye sur le clic-clac et je regarde à mon tour la TV. Rien d’intéressant, que des conneries, je la laisse allumée que pour avoir un bruit de fond.

Léon vient s’asseoir derrière moi. Un moment j’ai eu peur, je ne m’attendais pas à ce qu’il s’asseye si près. Il m’enlace avec ses bras musclés. On ne dit rien, il n’y a que le bruit de la TV. Je sens l’air chaud de sa respiration sur ma nuque. C’est… comment dire… gênant… surtout dans ce silence.


Fin du chapitre 9. A suivre…