Je sors de la cabine pour me laver les mains, qui vois-je ? Est-ce un mirage ? Parce que je pense trop à lui ou est-ce la réalité ?

J’avance doucement vers le lavabo où il est en train de se laver les mains. Son portable sonne et il a les mains pleines de savon.

  • Léon : Ah Reena, si ça ne vous dérange pas, pouvez-vous décrocher mon téléphone s’il vous plaît ? Il est dans ma poche gauche du pantalon.

Aie aie aie, il faut que je plonge ma main dans la poche de son pantalon, ça fout la chair de poule. Je fais quoi ? En plus la personne insiste.

  • Moi : Oui oui bien sûr.

Je ne vais pas faire ça quand-même, j’ai trop le trac. Finalement, sans m’en rendre compte, je prends son téléphone, et je réponds.

  • Personne : Hello Handsome ? J’ai appris que tu étais à Raccoon. Te souviens-tu de notre première rencontre ? Il faut qu’on fête ça ! T’es dispo ce soir ?
  • Moi : Euh… ne quittez-pas, un instant s’il vous plaît.

Paniquée, je donne le téléphone à Léon.

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  • Léon : Kennedy j’écoute.
  • Personne : Qui vient de répondre Léon ?
  • Léon : Ada ? Qu’est-ce que tu veux cette fois ?
  • Ada : Toi !
  • Léon : Hein ? Je ne t’entends pas bien, tu peux répéter ?
  • Ada : Je suis à Raccoon pour un petit moment, j’ai vu que tu étais dans le coin. Ca te dit de prendre un verre ?
  • Léon : Un verre ? Tu plaisantes ? Je suis sûr que tu es venue ici pour quelque chose de précis. Je n’ai rien à te donner cette fois, aucun échantillon, ne cherche pas.
  • Ada : Je sais Léon, je suis sérieuse, Raccoon ne te rappelle rien ?
  • Léon : Pourquoi cette question Ada ?
  • Ada : Rendez-vous au Jackson Hole ce soir à 22h.
  • Léon : Ada ?

Il raccroche son portable.

  • Léon : Merci Reena.
  • Moi : Je vous en prie Mr Kennedy.
  • Léon : Vous n’étiez pas obligée de le faire, vous n’êtes pas ma secrétaire après tout.
  • Moi : Ce n’est pas un appel grave j’espère.
  • Léon : Non non.
  • Moi : Elle a une jolie voix la jeune femme. C’est-
  • Léon : Sans importance ! On retourne dans la salle ?
  • Moi : Oui.

Nous sommes en train de marcher vers la salle de réunion, lorsqu’il s’arrête devant un jardin intérieur.

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  • Léon : Je ne savais pas qu’il y avait un jardin intérieur dans nos locaux. C’est plutôt joli.
  • Moi : Je suis de votre avis, c’est bien d’avoir un peu de verdure dans les locaux.
  • Léon : C’est sûr, ça détend un peu l’atmosphère. En été, ça doit être fleuri non ?
  • Moi : Sûrement, je suis arrivée dans les services il y a à peine quelques mois, mais je suis sûre que ça doit être très joli avec les fleurs et les rayons de soleil.
  • Léon : Vous êtes nouvelle ?
  • Moi : Je suis arrivée en septembre dernier.
  • Léon : J’ignorais.
  • Moi : Eh bien, vous savez maintenant.
  • Léon : Vous êtes déjà bien compétente.
  • Moi : Merci Mr Kennedy. Je vous renvoie le compliment. C’était aussi votre première mission !
  • Léon : Exact ! Si je devais me confier, je vous dirais que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie depuis l’incident de Raccoon il y a six ans. J’ai vu de ces atrocités, que même les films d’horreurs n’ont pas idée !
  • Moi : J’imagine, c’est pour ça que je vous trouve extrêmement courageux, et comme disait Meg, vous êtes un héros pour nous.
  • Léon : Pas de grands mots non plus, il y a eu des gens bien plus héroïques que moi.
  • Moi : Par exemple ?
  • Léon : Les ex-S.T.A.R.S. !
  • Moi : L’équipe de Mr Redfield ?
  • Léon : Vous êtes au courant ?
  • Moi : Avant mon arrivée à Raccoon, j’avais entendu des histoires un peu sordides sur le passé de cette ville, censée être nouvelle. Alors j’ai consulté l’historique de Raccoon City, l’incident du virus-G en 1998, l’implication d’Umbrella dans ces histoires de virus, la formation des résistants anti-Umbrella commandés par Mr. Redfield… Je trouvais ça intéressant. Puis, quand je suis arrivée dans les Services Secrets, je me suis documentée un peu ici dans les archives. C’est à ce moment là que je suis tombée pour la première fois sur votre nom, concernant l’incident du Virus-G.
  • Léon : Vous êtes bien curieuse Reena.
  • Moi : A vrai dire, j’aime beaucoup les films d’horreur même si j’ai peur après, et l’histoire de Raccoon ressemble beaucoup justement à ce genre de films.
  • Léon : Malheureusement si cela ne pouvait juste rester qu'un film et non un fait réel !
  • Moi : Oui c’est sûr. En tout cas, Dieu merci, vous vous en êtes sorti vivant.
  • Léon : Comme disait Hunnigan, je crois que j’ai eu pas mal de chance dans ma vie.
  • Moi : Je ne crois pas qu’il n’y ait que la chance.
  • Léon : Eh bien, à l’origine, je n’étais qu’un simple flic qui prenait sa fonction à Raccoon six ans auparavant. C’était mon premier job, je venais de sortir diplômé de l’académie de police. Donc je savais déjà manier les armes, et j’avais un peu d’entraînement physique, mais mon amie Claire, par contre, qui n’était qu’une étudiante ordinaire à l’époque s’en est pas mal sortie pour une civile. J’ai toujours admiré son courage et sa détermination.
  • Moi : Je suppose. Vous gardez toujours contact ?
  • Léon : Oui, on s’est lié d’amitié dés le départ. Après l’incident de Raccoon, on était devenu inséparables. De plus, comme elle n’avait toujours pas retrouvé son frère Chris, elle était désespérée. Le fait de se confier l’un à l’autre nous a aidés à surmonter les cauchemars qu’on a vécus. On est devenus de très bons amis.
  • Moi : C’est important d’avoir quelqu’un de confiance à qui se confier dans ces moments là. Je comprends que ça vous ait aidé tous les deux.
  • Léon : Je souhaite que personne ne vive de tel cauchemar.
  • Moi : Tant que vous êtes là, Mr Kennedy, on pourra dormir sur nos lauriers, n’est-ce pas ?

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A ce moment là, il se tourne vers moi, il me fait un petit sourire rassurant, un sourire pour lequel je serai prête à faire n’importe quoi.

  • Léon : Vous êtes amusante Reena. Vous avez raison, tant qu’on sera là, que ce soit Umbrella ou autres, ne pourront rien faire.

Je regarde ma montre, mon Dieu, il se fait tard, il faut que je rentre.

  • Moi : Il va être tard, je pense que je vais rentrer. C’est toujours un plaisir de discuter avec vous Mr Kennedy, on ne voit pas le temps passer.
  • Léon : Idem, vous êtes intéressante Reena, votre curiosité m’épate.
  • Moi : Merci (intimidée).
  • Léon : Je vous dépose ?
  • Moi : Chez moi ?
  • Léon : Où vous voulez Reena ! Chez vous ou ailleurs, j’aimerais vous raccompagner.

Qu’est-ce que je lui réponds ? Il me pose une colle là ! J’ai tellement envie de lui dire oui, je n’aurai jamais une telle occasion. C’est le moment ou jamais, allez ma fille profites-en !

  • Moi : C’est gentil mais je ne veux pas vous déranger. Et puis comme je n’habite pas Raccoon même, ça va vous faire un détour.
  • Léon : Si cela m’avait dérangé, je ne vous aurais pas proposé Reena ! Et puis ce détour nous permettra de continuer notre discussion.
  • Moi : Euh… oui.
  • Léon : Vous avez dit oui, alors on y va.
  • Moi : Mais je n’ai pas dit oui pour ça ! et-
  • Léon : Trop tard, allez je vous emmène. Prenez vos affaires, je vous attends dans le parking.
  • Moi : Bien, j’arrive Mr Kennedy.

Léon part devant saluer tout le monde. Je dis au revoir à tous également. Je cherche Meg, je ne la trouve pas. Je sors mon portable de mon sac pour l’appeler, je vois un message, justement de Meg.

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Tant pis, elle est déjà partie depuis une demi-heure. Je l’appellerai toute à l’heure pour m’excuser. Puis je sors et me dirige vers le parking. Je le vois, il attend à côté de son Audi TT. Je n’y crois pas, Léon S. Kennedy en personne me raccompagne chez moi, c’est comme un rêve. Rien à dire, il a quand-même une fière allure, quel profil, quelle posture. Je le rejoins, il m’ouvre même la portière, la galanterie en plus, c’est génial, il est parfait ce garçon. Je m’assieds et attache la ceinture. Qu’est-ce que je suis bien dedans !

Il programme le GPS avec mon adresse et démarre le véhicule. Il conduit en silence, il n’y a que le son de l’autoradio. Je ne sais pas pourquoi, je suis vraiment mal à l’aise d’être seule avec un garçon dans une voiture. Pourtant ce n’est que Léon S. Kennedy, l'homme dont je suis amoureuse, il ne devrait pas y avoir de problème.

  • Léon : Vous êtes bien silencieuse Reena, quelque chose ne va pas ?
  • Moi : Non non, tout va bien.
  • Léon : Tant mieux. Si ce n’est pas indiscret, vous habitez seule ?
  • Moi : Oui.
  • Léon : Vous avez de la famille dans le coin ?
  • Moi : Mes parents sont à Cool City.
  • Léon : C’est de l’autre côté de Raccoon. Vous les voyez souvent ?
  • Moi : Pratiquement tous les week-ends.
  • Léon : Je vois. Vous aimez bien Raccoon City ?
  • Moi : C’est sympa. Meg habite ici, des fois je dors chez elle. Quand je ne vais pas chez mes parents, on fait des petites ballades ou sorties en ville.
  • Léon : Ok. Je connais un bar sympa, voulez-vous prendre un verre avec moi ?
  • Moi : Maintenant ?
  • Léon : Oui, pourquoi pas ? Vous avez une urgence ?
  • Moi : Non mais c’est que-
  • Léon : Ce ne sera pas long, j’insiste.

Je ne peux pas résister à ces yeux et aucune fille ne pourrait.

Il gare la voiture dans le parking d’un petit bar/restaurant. Il m’ouvre la portière, je sors assez confuse.

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On entre dans le restaurant, il fait assez sombre dans la salle. On s’assied à une petite table, on est face à face. Il se commande une petite bière et je me prends un jus d’ananas.

  • Léon : J’espère que vous ne m’en voulez pas, je n’ai pas attendu votre réponse.
  • Moi : Bien sûr que non, vous le savez bien.
  • Léon : Comment trouvez-vous l’ambiance ? Je viens ici depuis quelques temps, je trouve sympa cet endroit.
  • Moi : Très joli.
  • Léon : Reena, j’ai un service à vous demander. Tout ce que je vais vous dire est confidentiel. Je sais que vous êtes quelqu’un de confiance, c’est pour ça que je fais appel à vous.
  • Moi : Je vous écoute Mr Kennedy.
  • Léon : Comme vous savez, j’étais parti en congés pendant trois semaines à l’étranger.
  • Moi : Oui.
  • Léon : Je suis parti avec Claire, mon amie que j’ai connue lors de l’incident de Raccoon il y a six ans. Ca faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, on avait un tas de choses à se raconter. J’ai appris qu’Umbrella a refait surface.
  • Moi : Le fameux laboratoire pharmaceutique, responsables des différents accidents de virus ?
  • Léon : Lui-même.
  • Moi : Je pensais que Mr Graham a ordonné la fermeture définitive de la firme.
  • Léon : En effet, toutes les filiales et la maison mère en Europe ont été définitivement fermées. Cependant, un petit groupe de dirigeants et de scientifiques a subsisté. On a reçu des infos comme quoi qu’ils préparaient un mauvais coup.
  • Moi : C’est terrible.
  • Léon : Comme vous dites. Chris Redfield et nous autres avions formé à l’époque, l’AUT, l’Anti-Umbrella Team, pour lutter contre leurs agissements. Bien sûr, tout ça était officieux. Cette équipe existe toujours, même si j’ai du la laisser tomber pendant mon entraînement dans les Services Secrets.
  • Moi : Mais vous faites toujours partie de l’équipe aujourd’hui ?
  • Léon : Oui oui, je ne l’ai jamais réellement abandonnée. Et vu qu’Umbrella s’est réveillée, on va reprendre du service. On aurait peut-être besoin de vous.
  • Moi : Moi ? Je ne comprends pas très bien.
  • Léon : Nous avons appris qu’il y avait des traîtres dans la police et les Services Secrets. Ils seraient corrompus par Umbrella et leur fourniraient ainsi des infos confidentielles. J’aurai besoin que vous fouillez dans les archives pour trouver quelques documents.
  • Moi : Les archives sont très surveillées, les accès sont restreints.
  • Léon : C’est pour ça que j’ai besoin de vous. Vous faites partie de ces personnes qui ont accès aux archives.
  • Moi : Mais Mlle Hunnigan est beaucoup plus compétente que moi.
  • Léon : Peut-être, voire sûrement. Mais je ne lui fais absolument pas confiance, et je ne veux pas la mêler à l’AUT. De plus, comme elle est mon interlocutrice principale, si elle est repérée, toute l’équipe AUT va avoir des problèmes. Et puis, je dois vous avouer entre nous, que vous m’inspirez plus confiance que Hunnigan.
  • Moi : Je vois. C’est d’accord, je veux bien vous aider.
  • Léon : C’est extrêmement dangereux ce que je vous demande là. Je suis désolé, mais il n’y a qu’à vous que je peux demander cela.
  • Moi : Ca me fait un peu peur, mais j’aimerais vous aider Mr Kennedy.

Si seulement il savait tout ce que je pourrais faire pour lui, il me demanderait de décrocher la lune, je le ferai. Alors ça, c’est bagatelle !

  • Léon : Je peux vous laisser un peu de temps pour réfléchir si vous voulez, vous n’êtes pas obligée de me répondre tout de suite.
  • Moi : Non c’est bon, ma décision est prise.
  • Léon : Vous êtes sûre ? Je ne le souhaite pas mais s’il arrive que vous vous fassiez pr-
  • Moi : Ca va aller, je suis prête à prendre le risque.
  • Léon : Merci beaucoup Reena, je savais bien que je pouvais compter sur vous.
  • Moi : Ce que vous me demandez là n’est pas pour vous personnellement mais pour le bien de l’humanité, alors je serai contente de participer indirectement avec vous à la lutte anti-Umbrella. Surtout n’hésitez pas à me solliciter quand vous avez besoin de moi.
  • Léon : Je vous remercie infiniment Reena. Je vais prendre votre numéro de téléphone si vous voulez bien.
  • Moi : Bien sûr, le voici.

Je lui donne mon numéro de portable, je n’aurai jamais cru qu’un jour, Léon S. Kennedy en personne me demanderait mon numéro. Certes, ce n’est pas par galanterie mais bon, quand-même, c’est toujours une fierté.

  • Léon : OK c’est parfait. Surtout n’en parlez à personne de ce qu’on vient de discuter.
  • Moi : Je vous promets Mr Kennedy, jamais je n’en parlerai.
  • Léon : Merci encore. Laissez-moi vous offrir le verre.
  • Moi : J’aimerai bien essayer une Mojito.
  • Léon : Vraiment ? Je pensais que vous n’aimiez pas trop l’alcool !
  • Moi : Non en effet ! Mais c’est exceptionnel aujourd’hui, car je suis vraiment contente ce soir. Il faut qu’on fête notre collaboration.
  • Léon : Très bien. Deux Mojitos s’il vous plaît.

Le barman nous apporte deux verres de Mojito.

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Elle a une jolie couleur, vert menthe. C’est une boisson à base de menthe et de rhum, donc bien alcoolisée. Même si je n’aime pas l’alcool, j’aimerai quand-même l’essayer, juste pour le fun, ce soir. Je prends une gorgée, wouah c’est fort ! Allez le reste maintenant !

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J’ouvre les yeux, il y a des rayons de soleil à travers des rideaux. Mais ce n’est pas ma chambre ! Où suis-je ? Quelle heure est-il ? Et puis, aie aie aie, j’ai très mal au crâne ! Mon Dieu que s’est-il passé ? J’inspecte cette chambre vite fait, je regarde l’heure sur le réveil, il est 9h ! Merde je dois aller bosser. Mais je ne sais même pas où je suis ! La misère ! Je me lève du lit, je regarde autour de moi, c'est un loft.

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Je descends les escaliers qui mènent au salon. Qu’est-ce que je vois ?

Fin du chapitre 5. A suivre…